Louloute était une jument de race Apaloosa que j'ai sauvé de l'abattoir.
Je l'ai achetée le 1er avril 2006 et je l'ai récupèrée le 8 mai 2006.
En arrivant chez moi, Louloute, qui n'avait pas de nom, était en diarrhée.
Elle avait de la gale de boue sur ces jambes et était extrèmement maigre.
Je l'ai donc retapée physiquement mais le travail venait de commencer.
J'ai appris par mon véto qu'elle avait 20 ans hors qu'on me l'avait vendu pour un cheval de 8 ans.
Le véto a aussi détectée de l'arthrose sur sa colonne vertébrale au niveau de sa queue.
Elle était donc inmontable.
J'ai appris à cette jument ce qu'était les caresses, les massages et les friandises, je lui ai appris l'amour.
Cette jument, poulinière toute sa vie, me donna toute sa confiance et c'était réciproque.
Puis, grande surprise, le 2 septembre 2006, Shiva, sa fille, est née.
Louloute était fière de me la présenter et heureusement qu'on lui avait fait une échographie pour nous préparer à cette arrivée.
A sa naissance, Shiva était très maigre alors avec l'aide du véto j'ai retapée les 2.
Hélas, lorsque Shiva a eu 10 mois, je devais les séparer mais ce matin là, j'ai retrouvée Louloute sur le flanc incapable de se relever.
Ca faisait déjà quelques jours qu'elle refusait de s'alimenter.
Elle avait fait une crise d'arthrose et jamais elle ne se relèvera.
Le véto a tout de même essayé pendant 24 h mais rien y faisait.
Le lendemain matin, le 20 juillet 2007, j'ai compris que c'était fini, je l'ai vu dans son regard.
Je l'ai donc fait euthanasier. Louloute est morte devant les yeux de sa fille ce qui a été très traumatisant pour Shiva.
Je ne pouvais pas les séparer plus tôt étant interne à l'époque et ma mère a peur des petits chevaux.
Je voudrais juste te dire merci ma Louloute, tu m'a donné tant de bonheur.
Tu m'as surtout donné le droit de vivre et tu étais toujours là lorsque je pleurais. Tu m'as permis de porter plainte contre mon père pour inceste et je t'en serais toujours reconnaissante. Sans toi, je me serais suicidée mais j'aimerais tant que tu sois encore à mes côtés.
T'aurais dû vivre jusqu'à tes 35 ans au moins et mourir de vieillesse.
Au moins, pendant 1 an, je t'aurais rendue heureuse et tu es morte heureuse, ça je le sais. Je m'occupe toujours de ta petite qui restera, comme tu le sais, avec moi jusqu'à sa mort.
Bien entendu, je n'ai jamais repris un autre cheval et je ne sais pas si je le ferais un jour et vous comprendrez bien pourquoi.
Parce qu'un animal vit, pense et souffre comme nous mais aussi parce qu'un animal reste toujours près de nous quoi qu'il arrive et qu'il nous rend plus fort.